Retournons à nos racines ancestrales le temps de cet article, retournons au temps ou l’environnement était moins clément, la nourriture plus naturelle, où manger était un acte instinctif et non guidé par divers régimes à la mode, au temps ou nous faisions tous parti du peuple des chasseurs-cueilleurs. Parlons du régime paléolithique, le régime ayant été pratiqué par l’Homme le plus longtemps sur Terre.
Déjà pour commencer, le mot régime me gène un peu. Avec toutes les pratiques alimentaires douteuses, vendues à grand renforts de médias sous les noms de « régime + nom-du-Dr-l’ayant-inventé-à-la-seule-force-de-son-esprit » ou bien d’autres variantes médiocres, le mot régime a une connotation plutôt négative lorsqu’il s’échoue au fond de mon œil ou au creux de mon oreille.
Le régime paléolithique, qui est à mes yeux la meilleure base de travail pour élaborer sa stratégie personnelle de nutrition (oui, tout le monde est unique…), n’a pas échappé à la vague médiatique des régimes. C’est pourquoi je passe outre mon aversion pour le mot « régime », afin de parler un langage plus universel. Vu la couverture médiatique qu’il y a eu sur ce sujet, j’assume que vous, lecteurs, avez eu vent de ce régime sous cette dénomination 😉
Pourquoi est-ce que le régime paléolithique est la meilleure base alimentaire pour moi ? Parce que c’est de loin le plus crédible et le plus testé.
C’est le seul régime ayant été pratiqué par l’espèce humaine pendant des millions d’années, et le seul fait que je sois là à vous en parler prouve que l’espèce humaine y a survécu 🙂
C’est aussi un mode alimentaire favorisant les aliments pas ou peu triturés. Vraiment la base de la base.
On touche ici à l’un des domaines que je compte développer sur ce blog. Le style de vie paléolithique et ses bienfaits… Voilà d’où vient le « Primal » de Primal Alpha. Je parle bien ici de style de vie paléolithique, le régime n’en est qu’une facette.
Que peut le régime paléolithique pour vous ?
Selon de nombreuses études menées et l’avis de ses fervents défenseurs, le régime paléolithique peut vous aider à :
- perdre du poids, Tim Ferris nous apprends dans son excellent livre The 4-Hour Body (lien affilié) que les lipides sont le seul nutriment qui fasse perdre du poids ;
- prendre du muscle, de part le pouvoir anabolique des lipides et des produits animaux ;
- diminuer le risque de maladies cardiaques ;
- améliorer le diabète, la sensibilité à l’insuline augmente ;
- avoir un esprit plus combattif, l’alignement hormonal engendré par ce type de régime favorise le bien-être et l’action ;
- renouer avec la nature et ses racines (sa nature).
J’ai vécu moi-même une perte de poids spectaculaire en suivant ce régime. -4 kg en un mois, que du gras de perdu, pas de muscles 😉
Qu’est le régime paléolithique ?
Le régime paléolithique est un régime :
- riche en lipides ;
- modérée en protides ;
- pauvre en glucides.
Les proportions peuvent varier selon les besoins énergétiques du pratiquant. Une personne très active physiquement pourra se permettre de consommer plus de glucides.
Si vous ne désirez pas, comme moi, vous prendre la tête avec différentes variantes selon votre niveau d’activité physique ou votre métabolisme, vous pouvez viser 55 % lipides + 30 % protides + 15 % glucides, c’est une répartition harmonieuse convenant à la plupart des cas. C’est aussi celle sur laquelle je me base la grande majorité du temps.
Il est bon de noter aussi que vous pouvez manger jusqu’à satiété, laissez parler votre corps et mangez à votre faim. C’est un point plutôt intéressant car ne pas manger à sa faim est une des causes majeure de l’abandon d’un régime.
Aliments compatibles
Les aliments autorisés sont :
- viandes ;
- poissons ;
- fruits de mer ;
- œufs (miam ! ) ;
- noix ;
- fruits ;
- légumes.
Aliments incompatibles
Les aliments à modérer fortement sont :
- produits laitiers ;
- céréales ;
- légumineuses ;
- sucres raffinés ;
- les huiles végétales, riches en graisses polyinsaturées.
Les lipides, le carburant primal
Pas de régime paléolithique sans une belle part de gras, c’est lui qui va vous fournir le principal de votre énergie.
Des sources intéressantes de bonnes lipides sont :
- suif (bœuf) ;
- saindoux (porc) ;
- graisse de canard, d’oie ;
- huile d’avocat ;
- huile d’olive ;
- huile de noix de coco, cliquez sur le lien et Sylvain, du très bon blog Clair et Lipide vous expliquera comment vous en procurer ;
- huiles de noix en général ;
- beurre.
Comment choisir ses aliments
Les aliments compatibles avec le régime paléolithique ne doivent bien entendu pas être consommés à part égale.
Pour coller à la philosophie de ce régime vous devrez tout simplement :
- faire la belle part aux viandes, poissons, légumes…
- manger des fruits et des noix en quantité raisonnables ;
- modérer grandement les produits laitiers, les céréales, les légumineuses…
Pour un présentation plus complète et graphique, je vous invite à consulter la pyramide alimentaire paléolithique de Cédric Annicette, sur son excellent blog Forme Attitude.
Mises en garde
De par sa composition riche en aliments protéinés, la diète paléolithique comporte certaines contre-indications.
Les aliments riches en protéines (produits animaux, légumineuses, céréales, noix…) sont également riches en purine qui, une fois digérée, forme de l’acide urique.
La purine, bien que la prononciation de ce mot ne soit pas très ragoutante (en tout cas de mon point de vue), est une molécule utilisée dans votre corps comme constituant de l’ADN, de l’ATP (stockage et transport d’énergie), entre autres fonctions utiles.
En suivant ce régime, on arrive rapidement à un excès de purine dans le sang. En effet votre corps sait très bien synthétiser la purine.
Des reins en bonne santé se chargeront d’éliminer l’excès d’acide urique dans le sang mais des reins en mauvaise santé ne tiendront pas la cadence, cela peut entrainer des complications sous forme de goutte, de détérioration des reins.
Ne suivez pas ce régime sans l’avis d’un médecin si vous avez des problèmes de reins, c’est capital. Et si vous avez un doute, vous savez quoi faire…
Mes conclusions
Le régime paléolithique est un formidable outil de redécouverte de son corps, de son passé génétique, mais aussi un puissant allié santé s’il est compris et appliqué correctement.
Vraiment, la beauté et l’élégance de ce régime réside dans sa longue histoire au cours de l’humanité et aux chercheurs ayants fait des pieds et des mains pour ramener l’histoire de nos ancêtres à la vie. Une façon de manger proche de la nature, donc de nous…
Or, il sévit dans ce milieu des paléo-extrémistes qui préconisent de supprimer intégralement les céréales et légumineuses, voire même les fruits, et je tiens à vous mettre en garde sur certains points avant de vous laisser partager mon article 🙂
Déjà, ne croyez pas forcement ceux qui avancent que nous n’avons pas évolués pour tirer parti de l’amidon, présent en fortes quantité dans les céréales et les légumineuses. Notre salive et notre pancréas secrètes une enzyme appelée amylase, cette enzyme digère l’amidon. Il semble admis par certains scientifiques que nous avons amélioré ce mécanisme de digestion de l’amidon (présent également chez les singes) au contact de l’agriculture. L’évolution est minime, mais remarquable néanmoins.
Le fait est que les céréales et légumineuses, si elles sont correctement préparés (sujet d’un prochain article) et consommées avec modération (une fois ou deux par semaine, en quantité modérée), ne représentent pas un danger majeur. Une préparation correcte désactive une bonne partie des anti-nutriments. Ce n’est pas un appel a en sur-consommer, les quantités devraient juste être très modérées et bien préparées, et non supprimés complétement de votre alimentation.
Une autre raison de ne pas consommer un taux trop bas de glucides est de ne pas être en cétose trop longtemps. Ce mécanisme qui tire partie du gras, lorsque le taux de glucides sanguin est bas, tend à appauvrir le corps en sélénium entre autres nutriments essentiels.
Merci de votre attention, donnez moi votre avis sur le régime paléolithique dans les commentaires 😉
Bonjour Grégory,
Comme tu t’en doutes, cet article ne peut que me faire réagir 😉
Tout à fait d’accord avec le fait que le fait que le mot « régime » est à manipuler avec précaution: on parle ici d’un régime alimentaire et non d’une cure d’amaigrissment car…
… comme tu l’indiques, le régime paléo n’est pas une solution « one size fits all » : il est plutôt une base de travail sur laquelle construire son alimentation selon ses besoins (activité physique) ou objectifs (perdre du poids, gagner du muscle), tout en améliorant son état de santé général.
Concernant les céréales, le problème (du moins, le mien 🙂 ) n’est pas l’amidon (donc la concentration en glucides) mais bien le gluten. Je conseille de très loin au sportif du riz ou des légumineuses plutôt que des céréales…
A bientôt pour le prochain article,
Sylvain
Salut Sylvain,
Je ne vois pas pourquoi tu réagis à cet article, vraiment 😉
Tu fais bien de parler du gluten, c’est un aspect que j’ai oublié de mentionner dans mon article (ouh la faute !), une bonne partie de la population est sensible à ces protéines récentes dans le spectre de l’alimentation humaine.
Merci d’avoir complété !
Très bon article, qui met en avant les qualités de ce « régime », mais aussi ses « limites » ( a éviter pour les personnes avec des problèmes rénaux ).
Avec ce mode d’alimentation on va à l’essentiel: aliments frais, pas ou peu transformés. C’est simple et efficace.
Merci Fred 😉
Chaque face a son dos, il est bon de ne pas l’oublier.
Tu manges paléo ?
Bonjour, « Très bon article, qui met en avant les qualités de ce « régime », mais aussi ses « limites » ( a éviter pour les personnes avec des problèmes rénaux ). »
Il faut voir l’origine des problèmes rénaux. Il y a des témoignages comme quoi des nouveaux paléoguys se sont débarrassés de leurs calculs. Mon avis personnel, c’est qu’avec un régime paléo on fait attention à ses vitamines liposolubles et le calcium (les minéraux en général) est utilisé correctement au lieu de stagner à un endroit. Et je connais un végétarien (personnellement, pas sur internet) qui a eu un problème de calcul rénal. Et un régime paléo n’est pas nécessairement hyper carné, la force du régime paléo c’est qu’il couvre plusieurs types d’alimentations (très variées !), c’est un méta-régime en fait 😉
C’est joliment dit méta-régime, ça lui va très bien. Je peux te repiquer cette expression ? 🙂
Pour ce qui est des calculs, je n’ai trouvé aucun documents relatant de problèmes de calculs avec le régime paléo, juste cela favoriserai la goutte et userai plus vite les reins pour les personnes ayant un système rénal faible.
Chaque personne a un type de régime qui lui ai adapté et parfois on met trop l’accent sur les lipides alors que c’est les glucides qui nous font du tort!
En cette ère moderne, c’est souvent les glucides qui font défaut en effet.
Grégory tu mentionnes The 4-Hour Body, j’ai vu que l’auteur conseillait les noix du brésil… pour quelle(s) raison(s) ? Sélénium ?
Salut Rémy,
Oui c’est ça, pour le sélénium.
Tim Ferriss a été diagnostiqué en carence de sélénium (dû à une période prolongée de cétose semble t-il…), il a cherché le meilleur moyen de palier à cette carence. Il s’est avéré que c’était les noix du Brésil, à dose modérée (2 noix matin et soir), qui étaient les plus efficaces.
Qu’est ce que le régime Paléo?
Nos ancêtres avaient une alimentation saine sans consommer des produits laitiers ou des céréales et certaines personnes ont changé leur régime alimentaire pour pratiquer le régime Paléo. Le régime alimentaire moyen à l’ère paléolithique contenait beaucoup plus de protéines que celui du monde d’aujourd’hui. La différence est dans le fait qu’ils chassaient du gibier sauvage, qui contenait très peu de graisse, donc beaucoup plus de protéines dans la viande. http://www.poids0.com/
Agnès Montana
Je peux donner quelques pistes pour favoriser le message, et pour voir pourquoi il progresse lentement (le régime végétarien progresse aussi !). Il faut pour cela être encore plus transdisciplinaire, entre autre avec l’archéologie et l’anthropologie…
Il y a grosso modo 2 problèmes :
—Tout d’abord, il est pour l’instant impossible que tout le monde adopte ce régime, car il nous manque …une population paléo ! Nous sommes trop nombreux au m2 pour pouvoir tous consommer de la viande d’animaux élevés au pré ou sauvages.
Le régime paléo, et une meilleure vie sociale, sont liés à un contrôle volontaire de la natalité. C’est l’inverse du régime végétarien, qui parle de solution pour nourrir tout le monde, mais qui permet d’augmenter encore la population.
Est-ce assez connu aussi que le passage à l’agriculture avait fait diminuer l’espérance de vie ? Il y a des preuves archéologiques pour cela.
—Il faut aussi identifier un mythe qui semble anodin, datant du romantisme du XIXème siècle, celui du chasseur-cueilleur ou du bon sauvage, celui de la nature vierge sans trace de l’Homme ! Ce concept n’aurait jamais existé sans l’homme citadin souhaitant se reposer.
Entre le chasseur cueilleur et l’agriculteur, il y a soi-disant une période courte de transition, que nenni ! C’est une longue période ! L’homme a été majoritairement non un être voyageant au hasard et récoltant, mais le jardinier d’un immense jardin dans lequel il voyageait par saison.
Quand les Européens sont arrivés par exemple en Amérique, ils ont cru à une nature vierge, alors qu’elle était cultivée de façon presque invisible. La nature s’est dégradée avec la disparition de l’entretien qui était effectué. La forêt vierge amazonienne était aussi « cultivée ». Dans tous les cas, le but était d’augmenter et privilégier les plantes comestibles, médicinales et utiles, et de bénéficier aussi aux animaux les consommant.
Attention donc, aux arguments du chasseur-cueilleur, car ils font appel à une légende de nomade non organisé. On ne peut faire passer le message correctement sans faire savoir que la nature qui semble vierge ne l’est pas là où il y a des personnes qui entretiennent et récoltent ! Mon chiffre ne sera pas exact, mais il faut estimer que la population doit être d’une personne au km2 pour vivre de végétaux sains et d’animaux qui ont aussi le droit de manger sainement, tout ceci sans compromettre que cela reste possible dans l’avenir. Cela implique donc un travail de tous pour la régénération de l’environnement, et ceci sans passer par la création de parcs vierges excluant l’entretien par l’homme ! Au lieu de cultiver en puisant sur les ressources et en excluant les animaux, et au lieu d’un autre côté de penser que la nature pour exister doit vivre sans trace de l’homme, il y a un profond changement consistant à de nouveau faire partie de la nature. Un randonneur qui se ressource et « fait partie de la nature », ne le fait en fait qu’émotionnellement, ce qui n’est qu’un premier pas !
Voici aussi un argument en faveur de ce mode de vie qui consiste à entretenir la nature (c’est le jardin d’éden en fait), en faveur de la consommation de produits animaux, et en faveur de l’auto-régulation des naissances.
Si nous étions herbivores/granivores, nous aurions un prédateur pour contrôler notre population ! Les carnivores ont leur population contrôlée par la nourriture disponible. C’est notre cas, mais nous avons repoussé ces limites par l’agriculture moderne.
Le régime paléo doit aller bien plus loin qu’un régime et un mode de vie personnel…
Il faut chercher quelles sont les conditions pour que toute personne puisse vivre ainsi sur terre, et que les animaux puissent aussi y vivre. Sinon nous allons transformer la terre en île de Pâques. Sans aller si loin, la Grèce a été un pays vert et prospère. De même, on disait il y a quelques siècle que l’Espagne était une contrée où un écureuil pouvait aller de la Méditerranée à l’Atlantique d’arbre en arbre et sans poser une patte à terre ! Et cherchez où se situe le « triangle fertile », ancien foyer de l’agriculture vous serez surpris…
Pour les paléo diéteurs citadins, je rajoute juste que la ville est un sous-produit de l’agriculture. À quand les petites villes permettant un mi-temps d’entretien de la nature et de cueillette, avec un mi-temps de travail dans les autres secteurs ?
Salut Soasic,
Merci beaucoup pour ce super commentaire, c’est vraiment très bien développé et intéressant.
Un triste constat que je me suis fait il y a quelques mois : Bien que l’alimentation paléolithique est selon moi la plus naturelle et la meilleur des bases, nous sommes bien trop nombreux pour que tout le monde puisse se nourrir de cette façon. Ton commentaire m’a rappelé cette réflexion.
Tu soulignes un point aussi très important. Si tout le monde était végétarien, la Terre serait encore plus surpeuplée qu’elle ne l’est déjà. N’ayant pas de prédateurs et ayant un comportement herbivore/granivore, nous n’aurions pas de garde-fou ! Je vous laisse imaginer la suite.
A bientôt j’espère Soasic.
Salut Grégory, et tout le monde…
Je ne sais pas si nous sommes « trop » nombreux pour développer le paléo, car il me semble qu’en paléo on met souvent l’accent sur la viande et pas assez sur les légumes crus, qui eux sont abondants. Je sais par exemple désherber mon jardin et trier ce que je vais manger dans le lot !
Avais-tu pensé à la question du mythe du chasseur cueilleur, ou bien quelqu’un a-t-il écrit là dessus ? Je suis au courant car j’ai toujours été attirée par les civilisations américaines, et la Californie était typiquement un « grand jardin », alors qu’on a cru, y compris les anthropologues, que les habitants ne faisaient que chasser et cueillir ce qu’il y avait. Non, ils cultivaient de façon subtile, et invisible pour un œil non averti. Ce point est peu connu et a de sacrées conséquences, y compris la créations de parcs où l’on veut une nature absolument vierge (ha ha, comme la Californie d’autrefois ? )
La technique appelée permaculture serait ce qui est le plus proche pour reconstituer cette manière de faire ancestrale, d’ailleurs Robb Wolf s’intéresse à la permaculture. En tout cas, c’est le mode de vie citadin qui ne sera pas compatible avec la vie paléo… car c’est une vie directement issue du développement de l’agriculture ! On peut aussi dire que le sport citadin est une bonne compensation mais n’est pas paléo, dans la mesure ou le sport paléo consiste à rassembler sa nourriture, et à faire les travaux nécessaires d’entretien pour bien récolter l’année suivante.
L’aspect réflexion globale sur la vie issue de l’alimentation paléo, et ce que cela peut impliquer, est une évolution logique implacable et super intéressante !
Au plaisir.